26/05/2008
Taybeh, dernier bastion chrétien de Terre Sainte
C’est un petit village perdu en plein milieu de la Cisjordanie, à une trentaine de km au nord de Jérusalem, perché en haut d’une colline appelée « Ephraïm ». Contre les murs de la petite église, de jeunes adolescents arabes en Converses et jean, rient à gorge déployée. Ils sont tous chrétiens et ont entre 16 et 20 ans. Cette semaine, ils sont en vacances car c’est la Pâques orthodoxe. Ils bronzent sur l’esplanade en écoutant la radio arabe qui est allumée dans la voiture. Les jeunes filles s’appellent Viviane, Mariana, elles portent le vernis à ongle rouge, de grandes queues de cheval, des boucles d’oreille en forme de croix. Mariana, mâchant ouvertement son chewing-gum, décroche son Motorola dernier cri. De l’autre main, elle tient une petite Bible.
Dans le Nouveau Testament, il est écrit que Jésus se retira dans cette ville, autrefois appelée Ephraïm, et qu’il y demeura avec ses disciples. Les habitants sont fiers de cet héritage. Aujourd’hui, Taybeh, qui signifie « la généreuse » en arabe, est devenu le seul village d’Israël et des territoires palestiniens dont la population de 1500 habitants est entièrement chrétienne. Son nom fait référence à un épisode historique, quand sous le roi Saladin, des Musulmans furent accueillis généreusement dans l’ancienne Ephraïm. Aujourd’hui, Taybeh met tout en œuvre pour garder sa spécificité chrétienne, même si la ville est entouré d’une part, d’implantations israéliennes et d’autre part, de villages arabes musulmans.
Dans le village, une communauté de sœurs et de volontaires de tous les pays, anime le centre Charles de Foucauld qui accueille pèlerins et chrétiens du monde entier pour un repas, une nuit, une retraite ou une rencontre avec l’église locale. Installée à Taybeh depuis 1998, cette communauté dépend de la « Sainte Croix de Jérusalem », rattachée au Patriarcat latin. La Sœur Annie, originaire du Nord de la France, est arrivée dans le village il y a trois mois. « Je suis très heureuse d’être ici et de faire vivre le centre», dit-elle. Une des volontaires est quant à elle, originaire du Mexique. « Ici, c’est une vraie tour de Babel, on y parle toutes les langues ! ». Il y a aussi un jeune couple marié de Français, la vingtaine. Lui a fini ses études de communication à l’EFAP. Elle, continue ses études de droit par correspondance et donne des cours de français dans la petite école qui est collée à l’église et qui comprend 450 élèves. Parmi eux, 1/3 sont pourtant musulmans. L’objectif est de leur apprendre la coexistence pacifique, notion primordiale sur une terre rongée par les conflits. Le couple est là pour deux années, par conviction religieuse. « C’est très agréable de vivre ici. Bien sûr, le village est très petit mais cela nous permet de bien connaître les gens car nous sommes souvent invités chez eux, c’est comme une petite famille », confie la jeune femme.
12:46 Publié dans Reportage | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cisjordanie, chrétiens, taybeh, olive
Commentaires
Bonjour Père, En tant que chevalier du St Sépulcre j'ai eu le privilège d'être reçu par vous à Taybeb en 2006. Je retourne en Terre Sainte avec des parents et des amis -nous serons 28 personnes- Nous passerons à Taybeh le samedi 31 octobre dans la matinée et je serais très heureux et honoré si vous pouviez, Père, nous accorder quelques instants. J'ignore si mon agence Terralto vous a déjà contacté. En union de prière dans le Seigneur. André Jeanjean - Argentré France
Écrit par : Jeanjean | 15/10/2009
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